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Recyclage des eaux usées - par l_ecoleau le 03/06/2008 ¤ 21:57


Mieux recycler les eaux usées pour lutter contre la pénurie



Grâce à d'importants progrès techniques, les eaux usées recyclées trouvent de nouvelles utilisations.


Confrontée depuis plusieurs années à une très sévère pénurie d'eau, la ville espagnole de Barcelone essaie toutes les solutions. Sa récente importation d'eau par bateau-citerne depuis Marseille a fait sensation. Mais la cité catalane a également demandé à Veolia de construire une des plus grandes usines de recyclage des eaux usées d'Europe et, sans doute, du monde. Comme dans toutes les grandes villes, les eaux utilisées par les habitants sont envoyées dans une station d'épuration où elles subissent une première série de traitements. Mais ensuite, au lieu d'être rejetées en mer, elles passent par des clarificateurs et des filtres qui les rendent assez propres pour un usage agricole : chaque jour, 64.800 mètres cubes d'eau sont ainsi réutilisés pour l'irrigation, tandis que 37.060 mètres cubes sont injectés dans les nappes aquifères et dans le delta du Llobregat, le fleuve local. En Italie, l'usine de Milan San Rocco, construite par Degrémont (groupe Suez Environnement), reçoit chaque jour dans ses bassins l'équivalent de la consommation de 1 million d'habitants. Là aussi, l'eau recyclée est ensuite utilisée pour l'agriculture.

Imaginée il y a une vingtaine d'années pour l'industrie, la réutilisation des eaux usées est une technique en pleine expansion. Suez Environnement estime que, dans les sept prochaines années, les capacités mondiales devraient plus que doubler pour passer à 55 millions de mètres cubes par jour. Soit une croissance de 10 à 12 % par an, en moyenne dans le monde. Avec des pointes de 41 % par an en Australie, de 27 % en Europe et de 25 % aux Etats-Unis. « Là où il y a inadéquation entre les ressources et les besoins de la population, la réutilisation des eaux usées recyclées devient indispensable », résume Hervé Suty, directeur général du centre de recherche sur l'eau de Veolia. Or le réchauffement climatique et l'explosion démographique accentuent le « stress hydrique » dans plusieurs régions du globe. « Chaque jour, de par le monde, 200.000 personnes de plus viennent habiter dans des villes », rappelle Bernard Guirkinger, vice-président de Suez Environnement, en charge de l'eau pour l'Europe.

Freins psychologiques

Les usages de l'eau recyclée sont nombreux. Pour l'industrie, bien sûr : à Lamballe, dans les Côtes-d'Armor, Veolia a construit pour les abattoirs porcins d'une coopérative agricole, la Cooperl (60.000 bêtes abattues chaque semaine), des installations qui traitent 14.000 mètres cubes par semaine. L'utilisation la plus fréquente est ensuite l'irrigation agricole, mais aussi l'arrosage des golfs, l'entretien d'un « 18-trous » consommant autant d'eau qu'une ville de 15.000 à 36.000 habitants. Puis viennent la réalimentation des nappes, voire directement la production d'eau potable.

« Voilà vingt ans que la Namibie, qui est dans une zone géographique de stress hydrique, recycle son eau pour la rendre potable, en particulier pour la ville de Windhoek, située dans une zone aride éloignée de la côte, et donc sans possibilité d'usage d'eau dessalée par exemple », constate Hervé Suty. « Même la ville-Etat de Singapour s'y met, poursuit Diane d'Arras, directeur métiers et recherche chez Suez Environnement. Ses réservoirs d'eau potable contiennent 1 % d'eaux recyclées. » « Et les Chinois sont très tentés de produire de l'eau potable à partir des eaux usées », affirme Marc Chevrel, directeur marketing chez Degrémont Technologies. Enfin, arrivent quelques usages exceptionnels, comme la reconversion d'anciennes mines à ciel ouvert en zone de loisirs aquatiques (lire ci-dessous).

Plusieurs obstacles restent à surmonter pour que la réutilisation des eaux recyclées se généralise. D'abord, la production d'eau potable soulève des freins psychologiques. Les consommateurs ont beaucoup de mal à comprendre que l'eau des WC peut être entièrement nettoyée et rendue propre à la consommation. « Pour tenter de lutter contre ce phénomène, nous mènerons très probablement en Australie, dans le cadre d'une chaire sur le recyclage des eaux usées, des enquêtes auprès des utilisateurs et des autorités locales sur l'acceptabilité de ces eaux », indique Hervé Suty.

Coût élevé

De plus, les contraintes de sécurité sont importantes. Un second réseau d'adduction doit être mis en place pour les eaux non potables. « Et pour les eaux recyclées destinées à la consommation humaine, il faut d'importantes zones de stockage, explique Diane d'Arras. Cela permet de bloquer une eau qui aurait été mal traitée. »

Mais le principal problème reste le coût. Si le recyclage demeure moins cher que le dessalement, il est toujours pratiquement deux fois plus coûteux que l'utilisation de l'eau naturelle (l'eau pompée dans le haut d'une nappe phréatique, par exemple). « Nous espérons gagner 30 % d'ici cinq à dix ans », avance Hervé Suty. Trois grandes techniques sont successivement utilisées dans le recyclage de l'eau : la microfiltration, l'osmose inverse et les ultraviolets. Les deux premières consistent à faire passer l'eau sous pression à travers des membranes qui retiennent les fines particules indésirables. Or, qui dit pression dit énergie. « Pour l'osmose inverse des eaux recyclées, il faut de 12 à 15 bars de pression, soit une consommation d'électricité d'un kilowatt par mètre cube », précise Hervé Suty. Une des pistes étudiées consiste à utiliser les nanotechnologies pour fabriquer des membranes comportant beaucoup plus de pores au mètre carré, mais toujours résistantes : du coup, la pression exigée - et la consommation d'électricité - sera moindre.

Restera à régler un autre problème : les concentrats, terme désignant les rejets qui contiennent toutes les impuretés éliminées par les membranes, et qui sont à l'origine de très importants gaspillages.

JACQUES HENNO


> voir sur Les échos.fr : > Innovation > Environnement du 3 juin 2008



Remarque de "Pierre L'écoleau" :

> encore une fois, on remarquera pourquoi la politique de "gestion de la ressource" s'appuie beaucoup plus sur le "re-use" des eaux usées que sur la récupération et la valorisation de l'eau de pluie ........................... !!
(voir passages surlignés en vert)

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